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Pourquoi la Dyspraxie fatigue : une "charge mentale" au quotidien

  • dyspratiques
  • 12 sept. 2021
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 3 oct. 2021

Dyspraxie, gérer les gestes du quotidien : un effort permanent

Les gestes du quotidien, par l’effort qu’ils nécessitent, demandent un effort constant et couteux pour l'enfant dyspraxique, car malheureusement ces gestes ne sont pas automatisés .

Concentration et doubles tâches:

L’effort de concentration est important pour chaque tâche et des gestes qui pour la plupart des gens semblent simples sont, malgré la répétition, un challenge du quotidien.

Les gestes ne sont ni fluides, ni automatisés.

Il est difficile d'effectuer des "doubles taches" et tout cela demande des efforts importants en permanence qui engendrent beaucoup de fatigue due à la "surcharge" cognitive.


Fatigue Cognitive:

Une trop grande fatigue cognitive peut générer par ailleurs découragement et des formes d’irritabilité car le cerveau « n’en peut plus ».

On parle souvent de "charge mentale" concernant les adultes en proie à une multitude de sollicitations simultanées, pour les enfants dyspraxique, la charge mentale est permanente.



Gestes au quotidien:

Enfiler des vêtements à l’endroit, faire des lacets, fermer un bouton, remettre des manches dans le bon sens, enfiler des chaussettes, tenir un fourchette et un couteau et s’en servir, ce sont des gestes du quotidien, automatisés depuis longtemps pour la plupart d’entre nous et je ne m’imaginais pas à quel point cela pouvait être fastidieux pour un enfant dyspraxique avec des soucis de motricité fine et des problèmes de coordination.


Ce n'est en aucun cas de la mauvaise volonté, car l'enfant est le premier à désirer pouvoir faire ce qu'il souhaite mais son "corps" ne le fait pas comme il faudrait ou voudrait…

Une fracture entre ce qu'il faudrait faire et la possibilité de le faire :

J'entends souvent, "mes bras ne m'écoutent pas..." par exemple, en fait entre la volonté de faire et l'enchainement des mouvements à réaliser pour y arriver, une "fracture" s'établit et le geste ne s’accomplit pas correctement. L'enfant confronté à ces difficultés et "incapacités" récurrentes, peut être en proie au découragement permanent. Ce découragement permanent, ce décalage entre vouloir faire et ne pas y arriver correctement, place l'enfant parfois dans un sentiment d'échec permanent, et atteint l'estime de soi.


Contourner les difficultés :

Alors pour simplifier la vie, il faut trouver des astuces permettant de contourner les obstacles et qui « économisent » l’énergie et transforment nos héros du quotidien en super héros du quotidien, en leur faisant « économiser » la charge mentale. Faciliter les gestes couteux, savoir prendre des pauses, des moments de silence permettent de mieux « gérer » l’hyper sollicitation de tous les jours. Il faut ainsi accepter ce besoin là, et faire preuve de créativité pour trouver des astuces qui fonctionnent pour faciliter les gestes du quotidien, ce qui n’est pas toujours facile ni possible, mais chaque « micro » aménagement est utile.

En observant là où l’enfant « peine » le plus on peut parfois trouver des astuces pour contourner le problème en partie…

Faciliter l’ensemble des gestes du quotidien :

Ces facilitations des gestes du quotidien semblent dérisoires et pourtant, chaque petite victoire dans l'autonomie permet de rééquilibrer ce sentiment d'impuissance permanent, et "corrigent" un peu, leur estime de soi.

Enfiler des vêtements (même à l'envers) de manière autonome lors des pratiques sportives à l'école est une petite victoire sur les éléments ! En début d'école primaire, mon fils allait à la piscine avec sa classe, c'était pour lui une grande source d'angoisse à l'approche de ces journées... Aller vite, toujours plus vite, dans le bus, prendre ses affaires, se déchausser, se déshabiller... au pas de charge était pour lui mission impossible à première vue.

En l'accompagnant, j'ai compris où cela "pêchait" le plus, non seulement effectuer tous ces gestes était compliqué (à 6 ans il n'arrivait pas à s'habiller tout seul), mais à la vitesse demandée, c'était impossible pour lui et très anxiogène.

J'ai pu alors mettre en œuvre une "panoplie" adaptée pour ces jours là : la tenue de combat idéale, facile à mettre et enlever, en lui expliquant pourquoi il gagnerait du temps avec ce type de vêtements, et comment faire, la tension diminuait.

La panoplie de combat pour la piscine était en fait très simple, tee shirt large (plus grand que sa taille) afin qu'il puisse l'enlever et le remettre sans trop de difficultés (même à l'envers), pantalon large à taille élastique, surtout sans élastiques aux chevilles, chaussette trop grandes avec de la couleur au bout, chaussure à scratch.

Dès les premières fois, ces astuces ont fonctionné, rendant la case piscine beaucoup moins anxiogène et il a fini par y prendre beaucoup de plaisir, malgré ses difficultés d'apprentissage de la natation pour des raisons de coordination.

Mais au final, avec cette panoplie sportive, les gestes demandés étant moins coûteux, le plaisir de s'y rendre a fini par dépasser les craintes des contraintes que cela lui posait.

Ainsi, chaque petite victoire sur les gestes du quotidien, réduisant les contraintes et la difficulté, permettent un espace dégagé pour profiter au mieux des activités.

Cette méthode s'applique encore aujourd’hui avec le même résultat et l'obstacle est surmonté en douceur, sans être obligée à chaque fois de demander aux maîtres et maîtresses tout aussi pressés, de l'aider à s'habiller ou se déshabiller.

Il a gagné en autonomie et en "charge mentale" pour ces journées là, et c'est une petite victoire sur le quotidien.






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